Anxiété et cerveau
Qu’est-ce que l’anxiété et comment agit-elle sur notre cerveau ?
Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de repousser un appel important, le coeur battant à l’idée de parler, même pour une raison banale ? Ou d’éviter de conduire dans une zone inconnue, par peur de vous perdre ? Peut-être avez-vous déjà ressenti le besoin de vérifier encore et encore si vous aviez bien fermé la porte ou éteint les lumières avant de sortir ? Ces moments, que beaucoup d’entre nous ont connus, sont souvent des manifestations d’anxiété.
Mais qu’est-ce qui se cache vraiment derrière ces réactions ? Découvrons ensemble les mécanismes de l’anxiété et comment elle agit sur notre cerveau.
➡️ L’anxiété est considérée comme étant « le mal du siècle ». C’est l’un des troubles psychologiques les plus courants dans le monde. Environ 15 à 20% des personnes en feront l’expérience à un moment de leur vie. En France, on estime que près de 13 à 14% des adultes vivent un trouble anxieux chaque année. Cela inclut des formes variées, comme l’anxiété généralisée, les phobies, les crises de panique ou encore l’anxiété sociale. Ces troubles peuvent sérieusement compliquer le quotidien, en affectant les relations, le travail ou même le sommeil. Ce n’est donc pas surprenant que tant de gens cherchent à mieux comprendre l’anxiété et à trouver des solutions pour y faire face. En parler est déjà un premier pas our dédramatiser et s’informer.
L’anxiété, c’est quoi ?
L’anxiété, par définition, est une inquiétude disproportionnée par rapport à la réalité des menaces. Elle se manifeste par des troubles psychologiques (comme la peur ou l’insomnie), et par des troubles physiques (tel que la tension, des palpitations cardiaques, une boule dans la gorge, la transpiration, des difficultés à respirer, etc.).
C’est une sensation de tension intérieure, de danger imminent, qui peut être paralysante ou au contraire susciter de l’agitation (avec incapacité à rester en place).
Pourquoi l’anxiété est-elle si répandue ?
Facteurs biologiques
Le cerveau humain est câblé pour détecter les menaces afin de survivre. Mais dans un monde moderne où les « menaces » ne sont pas physiques (pression sociale, stress financier), ce système peut s’emballer, créant une anxiété disproportionnée.
2. Facteurs sociaux et environnementaux
La pandémie et isolement social : la COVID-19 a multiplié les facteurs de stress, comme la solitude, les incertitudes financières et la peur pour la santé des proches.
Pression quotidienne : l’intensité de la vie moderne, entre exigences professionnelles, responsabilités familiales et attentes sociales, peut surcharger le système émotionnel.
3. Facteurs personnels
Les jeunes et les femmes sont particulièrement vulnérables, en raison de pressions spécifiques (performances scolaires, parentalité, attentes sociétales). Un passé difficile ou un événement traumatique peut également rendre une personne plus sensible à l’anxiété.
Différence entre anxiété normale et anxiété pathologique
L’anxiété peut être un phénomène tout à fait normal de la vie. Mais lorsqu’elle prend un caractère excessif, elle mène à une pathologie et il s’agit alors de troubles anxieux, affectant le comportement, les pensées et les émotions. On peut dire que l’anxiété devient pathologique lorsqu’elle perturbe de manière significative la vie d’une personne.
La déconnexion entre ces deux régions en cas d’anxiété
Lorsqu’une personne ressent une forte anxiété, le cerveau se met en mode de survie. L’amygdale devient hyperactive et envoie des signaux au reste du corps pour préparer une réponse d’urgence (augmentation du rythme cardiaque, tension musculaire, etc.). Dans ce processus, le cortex prefrontal se « déconnecte », ce qui l’empêche de jouer son rôle d’analyse rationnelle.
Cette déconnexion crée un dysfonctionnement temporaire, où les pensées anxieuses prennent le dessus et sont perçues comme des vérités incontestables, même si elles sont irrationnelles.
Exemple de la vie quotidienne :
Une personne ayant une phobie sociale pourrait, dans une situation simple comme parler en public, penser que tout le monde la juge négativement. Dans cette situation, l’amygdale prend le contrôle, provoquant une réaction de peur intense, tandis que le cortex préfrontal est trop « détourné » pour rappeler à la personne qu’il s’agit d’une simple situation sociale qui ne présente aucun danger réel.
Pourquoi cela est-il important à comprendre ?
Cette altération de la fonction cérébrale en réponse à l’anxiété aide à expliquer pourquoi les personnes anxieuses peuvent avoir du mal à raisonner clairement lorsqu’elles sont sous stress.
les pensées anxieuses semblent plus « réelles» et urgentes, ce qui peut créer un cercle vicieux où la personne est prise au piège dans ses propres pensées.
Comment restaurer l’équilibre ?
Heureusement, il est possible de rétablir la communication entre le cortex préfrontal et l’amygdale, ce qui permet de calmer la réponse émotionnelle et de retrouver un raisonnement plus logique.
Plusieurs méthodes sont efficaces pour cela :
La pleine conscience et la meditation
→ permettent de réduire l’hyperactivité de l’amygdale en ramenant l’attention dans le présent et en régulant l’émotion.
La respiration profonde
→ aide à calmer les réactions automatiques du corps, en activant le système nerveux parasympathique, ce qui réduit l’anxiété.
Les therapies cognitivo-comportementales (TCC)
→ aident à restructurer nos pensées et à reprogrammer notre réponse émotionnelle en identifiant les distorsions cognitives (comme les pensées catastrophiques), et en les remplaçant par des pensées plus réalistes.
Ces approches permettent de « reconnecter » le cortex préfrontal et l’amygdale, facilitant ainsi une gestion plus rationnelle des émotions et des pensées anxieuses.